Un tour de Gravel Tro Breizh

Le temps passe, les souvenirs s’effacent … Le pouvoir de l’écrit c’est de laisser une trace. Ce récit est ma trace.

Il me faut un début à mon histoire, ça aurait pu être le dimanche matin à 8 heures, l’heure du départ officiel de l’épreuve. Mais nous passerions à côté du briefing qui eut lieu le samedi. L’histoire pourrait commencer encore avant, mais j’ai déjà écrit quelques lignes à ce sujet. Mon point de départ sera donc mon arrivée sur Rennes, le samedi 5 mai 2018.

Il est 16h50 nous sommes arrivés dans Rennes, mon père et ma belle-mère me déposent en voiture devant le logement de ma cousine où je vais passer ma dernière nuit avant le départ de la Gravel Tro Breizh. Je suis content d’être arrivé sur place, car le transport reste pour moi toujours une source de stress supplémentaire, trop de paramètres sont indépendants de ma volonté. Je souffle, tout dépend de moi et de mon vélo à partir de maintenant, les autres paramètres ont un impact plus réduit.

Élise descend, ça me fait plaisir de la voir, je sais que tout se déroulera bien et que ça sera simple, on se comprend facilement, ce n’est pas anodin si je lui ai demandé de m’héberger. Nous échangeons sur nos situations personnelles, nos envies, l’avenir. Je dois me rendre au briefing, de l’autre côté de Rennes, de son côté elle doit finir un travail. Je mets mon vélo dans la cave, je prends les affaires dont j’ai besoin. Je me promène maintenant avec l’ensemble des affaires qui vont faire le tour de Bretagne avec moi. Je bois un verre d’eau, puis il est temps de prendre le métro et le bus en chaussure automatique pour me rendre à la salle d’escalade MODJO où a lieu le briefing.

Point jargon du cycliste, les chaussures automatiques, (non, non, elles ne pédalent pas toutes seules) sont des chaussures avec des cales fixées sous la semelle, ces cales viennent se bloquer sur des pédales spécifiques. L’intérêt est multiple, alors qu’avec des pédales classiques, dites plates, on ne peut qu’appuyer sur les pédales, avec les pédales automatiques on peut également tirer la pédale vers le haut. Sur des chemins particulières techniques, ça évite que le pied glisse ou dérape de la pédale. Pour « déclipser » la chaussure de la pédale, il suffit de faire une torsion du pied. L’inconvénient c’est que la semelle de ces chaussures est relativement rigide, elles sont destinées à marcher quelques mètres, ensuite ce n’est pas très agréable.

Je suis en cuissard également, ma tenue de change étant mes affaires de nuit c’est-à-dire un collant long avec un t-shirt manche longue et une polaire, autant se mettre tout de suite dans le bain.

Le timing et l’enchaînement des transports en commun est parfait, j’arrive en premier lieu à l’atelier des cycles menhir, l’endroit où Fred l’organisateur finalise l’inscription. C’est l’occasion de rencontrer un cadreur français et d’entrer dans son atelier pour y voir des beaux outils pour faire de beaux vélos.

Parmi les participants, je connais deux personnes pour les avoir rencontré à La Baroudeuse, Christine et Pascal.

Fred valide mon inscription avec la présentation de ma licence de vélo et de ma responsabilité civile ; je récupère le tracker avec lequel on pourra me suivre, les deux bidons aux couleurs de l’épreuve, le road book sur lequel on pourra faire apposer un tampon au point de passage pour validation et la gapette avec mon ptit prénom ! La surprise du chef c’est un kouign-amann (Mea Culpea, de nombreux retours m’indiquent qu’il ne s’agit pas d’un kouign amann mais d’un gâteau breton, dans tous les cas, c’est énergétique et chargé en beurre !). Encore une fois, comme sur la baroudeuse, je me sens distant de l’ensemble des personnes présentes, pas mal de participants semblent se connaître, on sent de bonnes interactions. Certains sont en cuissard, d’autre ont des vêtements « civils ». Question d’organisation et de choix ! J’échange avec un gars qui vient de la région toulousaine, il a fait la french Divide l’année dernière. Nous parlons de notre pratique du vélo, discutons de la French Divide de la Baroudeuse et de ce qui nous attend. Je finis par comprendre qu’il est un des lecteurs de mon blog et qu’il a en particulier lu mon récit de la baroudeuse, c’est un moment très plaisant de rencontrer des personnes qui m’ont lu avant de me rencontrer ! Il a apprécié mon récit, paraît-il 😉

Voila l’esprit de la Gravel tro Breizh

Je vois Christine et son compagnon de route Pascal, Christine a eu la chance d’être retenue pour avoir un vélo test d’un fabricant qui se lance dans une nouvelle marque 2.11. L’objectif est de montrer que le vélo est taillé pour l’aventure. C’est agréable de les retrouver, nous échangeons, nous parlons de Cédric l’organisateur de la baroudeuse 1000 km, ça s’annonce grandiose, je ne serai pas au départ pour raison personnelle mais l’année prochaine le rendez-vous est pris !

Il est temps de se diriger vers la salle d’escalade où a lieu le briefing et où nous pourrons ensuite profiter du buffet, je suis à pied avec les chaussures automatiques, c’est chiant de marcher les quelques centaines de mètre qui séparent les deux endroits !

L’heure du briefing a sonné, Frédéric l’organisateur nous présente le soutien qu’il a eu pour faire la trace, chacun présente les parties qu’il connaît ; nous avons ainsi une idée du type de terrain, mais surtout une vue d’ensemble. La fin de l’épreuve s’annonce éprouvante ; elle le sera. Quelques blagues sont de rigueurs, l’ambiance est festive. Fred nous indique que Paulo, un des participants va rouler fort et risque d’être dans les premiers, voilà, le gars n’a pas la pression comme ça. On nous rappelle qu’il ne s’agit pas d’une course et que l’objectif est que chacun prenne du plaisir, qu’on se le dise. 4 participantes pour cette première édition ! La température est acceptable.

debout à droite Frédéric, l’organisateur
Les participants sont de bonne humeur, au centre de la phot Céline, la créatrice des gapettes Vera cycling

Nous voilà briefés sur les différents points de contrôle, les dangers éventuels, faudra faire attention aux deux ou trois chiens que l’on pourra rencontrer lors d’une traversée de ferme. Le parcours a été allégé car de nombreuses portions n’étaient pas praticables au vue des conditions météorologiques des dernières semaines.

Direction le buffet, il est super, des salades de lentilles poireaux, pommes de terre, des cacahuètes, un pain à l’ail des ours, des bâtonnets de carotte, et de concombre, de l’eau et de la bière, on y trouvera aussi de la viande le tout séparé et ça c’est très appréciable. Je mange tranquillement, je regrette juste qu’on ne puisse se retrouver autour d’une table ça favorise les échanges. Pour le moment je me sens un peu isolé, pas mal de petits groupes sont constitués. De toute façon il est temps que je retourne chez ma cousine pour une bonne nuit de sommeil. Je retourne prendre le bus, je le vois arriver, je cours en direction de l’arrêt, en chaussure toujours automatique. Je finis par entamer le kouign-amann dans le bus, le dessert breton qui déchire ! De retour chez ma cousine, je prépare mes affaires, remplis les bidons d’eau. Puis j’installe le matelas et le duvet qui seront ma maison pendant les jours qui viennent. Élise part demain faire du parapente en Normandie, une belle semaine s’annonce pour elle comme pour moi.

Le réveil sonnera à 6h30, il s’agit d’être devant le camping des Gayeulles pour 7h30 j’ai une trentaine de minute de trajet pour m’y rendre tranquillement.

JOUR 1 : à l’assaut de la Bretagne

Le réveil sonne, je m’apprête, j’enfile mon cuissard, le cache cou, le maillot. Nous prenons le petit déjeuner, Élise s’est levée malgré l’heure matinale. Je bois un thé, je mange du pain, une salade de quinoa, le soleil est levé, le ciel est bleu, le vent absent, la température clémente. Puis c’est l’heure du départ, nous descendons à la cave et je mets les affaires sur le vélo, je suis un peu chargé, je suis un peu excité, je suis un peu inquiet, mais tout cela disparaîtra une fois les premiers coups de pédale donnés. L’important pour le moment est de ne pas se disperser. Élise me prend en photo en bas de chez elle. J’ai à peu près repéré la route pour me rendre sur le lieu de départ.

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Paré à l’aventure !

Le chemin le plus court n’est pas celui que je prends, 8 km et deux demi-tours plus tard, je remonte l’entrée du camping. Je me fais la réflexion que d’ici une semaine je repasserai par ici, sûrement dans un autre état. Je profite de ce moment agréable sous la lumière des premiers rayons de soleil et d’un ciel dont tout le nuancier bleu est présent.

Presque tout le monde doit être là, quelques supporters aussi, des amis ou de la famille de participant. Je pose le vélo, je remets les lanières de la sacoche qui risquent de ballotter et qui vont m’agacer, autant prendre le temps de bien les mettre en position, je pars pour un peu plus de 1000 km, n’oublions pas. Direction la table de tamponnage, c’est là que nous recevons le premier coup de tampon sur le Road book, le départ approche. Beaucoup de vélos de gravel, quelques VTT, des sacoches partout pour certain, des sacs à dos pour peu d’entre nous, ici il n’y a pas un vélo à moins de 1000 €. Quant à l’ensemble des participants, il est certain que pour nombre d’entre eux c’est une première expérience, mon unique expérience étant la Baroudeuse 300 km. Autant dire qu’elle est très faible sur une distance aussi longue avec un parcours qui s’annonce exigeant. Il va falloir gérer la nourriture, le sommeil, le vélo, savoir ménager sa monture pour arriver au bout, savoir écouter son corps pour ne pas se cramer, d’ailleurs histoire de se cramer le départ est donné, coup de sonnette et rigolade, je ne sais pas comment mais je suis devant sur la ligne de départ, je ne compte pourtant pas mener la danse cyclopédique.

Le départ de la première Gravel Tro Breizh est donné, il est 8 heures.

66 participants et 4 participantes au départ âgés de 19 à 61 ans.

Les premiers kilomètres nous permettent de rejoindre la voie verte le long de la Rance ces premiers kilomètres sont en forêt, il y a déjà quelques zones humides, quelques virages. Ça roule ; ça fuse. Ces départs sont très piégeux, en partant en tête on est sûr de partir au-dessus de son rythme, en partant dans le flot, il faut être vigilant pour éviter la chute et en partant en queue et bien je risque de mal gérer l’événement psychologiquement. Je préfère partir un peu vite au risque de râler tout seul pour me dire que  » putain il reste 1000 km …  » et que dans 10 kilomètres et bien on peut se répéter la même phrase car il restera encore au moins 1000 km. Bref je commence par comprendre que si je ne m’arrête pas pour accrocher un peu mieux mon k-way réfléchissant sur le dessus de ma sacoche de guidon, celui-ci va se faire la malle. Donc je m’arrête, je resserre l’ensemble, un participant me demande si tout va bien. Oui, tout va bien, parce que si tout va mal au bout de 2 km je peux faire demi-tour tout de suite.

Je trouve la voie verte, nous en avons pour une cinquantaine de kilomètres, ce qui pourrait être parfait pour se mettre en jambe, mais où je me retrouve à appuyer sur les pédales pour retrouver le groupe de devant. Est-il possible de vouloir trouver un groupe de derrière ? … Certainement mais entre la tête et le cœur, le cœur a ses raisons que la tête ne connaît pas … Je me trouve dans une situation improbable comme un certain nombre de cyclistes qui sont autour de moi, je roule au-dessus de mon rythme. Je me dis que soit je me suis trompé et que je n’ai pas le niveau pour finir dans les délais, parce que ce rythme je ne vais pas le tenir, soit qu’il faut que je me détende.

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Sur la voie verte le long de la Rance, ça roule vite
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Le temps de prendre une photo … flou !

En attentant nous passons des écluses, le temps est idéal, et je perds une première fois mon bidon accroché sous le tube de cadre. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, je me suis dit à un moment donné que j’installerai trois porte bidons, finalement j’en ai deux et le deuxième je l’ai laissé sous le tube, c’est une erreur, mon porte bidon est un premier prix Décathlon, il ne tient pas suffisamment le bidon, à chaque fois que le sol tressaute le bidon sort un peu puis finit par tomber. C’est comme ça que l’on apprend, j’apprends vite. c’est au premier point de contrôle, seulement, que je prendrai le temps de modifier la position du porte bidon pour le mettre sur le tube de cadre vertical, j’apprends vite mais faut pas me presser …

Mais d’ailleurs ça y est j’ai recollé à un groupe, ça roule à une trentaine de kilomètre de moyenne. Avant de retrouver le groupe, Fred nous attend sur le côté de la voie verte avant le passage d’une écluse, une petite photo, à peine le temps de sourire. Un petit pont nous fais traversée le canal nous passons devant une maison, un homme se met devant moi et, en s’énervant, marmonne que c’est une maison qu’il faut rouler doucement. Je comprends son sentiment, ils voient des cyclistes qui ne sont pas du dimanche ce matin, nous sommes des balles fusant devant sa porte !

Kilomètre 67 je lève le pied, c’est bon, je me suis extirpé de l’aimant du départ, j’ai parcouru un peu plus de 5 % du parcours, AHAHAH ! Je vais rouler à mon rythme maintenant que j’ai chauffé tous les muscles de mon corps, je vais gentiment me laisser rattraper par quelques participants pour pouvoir discuter un peu. C’est ce qui arrive je suis rattrapé par un participant. il vient de la frontière allemande, c’est une première expérience d’ultra longue distance. Il me demande si c’est moi qui ai un blog et qui ai raconté mon récit de la baroudeuse ; il l’a lu, il a adoré et ça l’a poussé à participer. Ça me procure une joie immense, et me redonne une patate ! On discute sur ce départ roulant et les participants qui sont à l’avant qui roule très fort, je lui dis qu’à mon humble avis, il y en a quelques-uns qui vont se cramer les jambes à défaut des ailes. Ces premiers kilomètres ne permettent pas de finir la course mais permettent de ne pas la finir !

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avec un lecteur de mon blog

Nous longeons toujours la Rance, passons en contre bas du château de Lehon. Le vent sur mon visage, les couleurs du ciel, les arbres, la route, toutes ces choses participent à ce sentiment de sérénité.

Nous quittons l’eau pour suivre la voie verte jusqu’à Tremerec, juste avant d’y arriver nous avons droit à une jolie côte sur une belle route. Le point de contrôle est en approche. J’y arrive avec deux compagnons, Stéphane et un autre participant dont le nom et le visage m’échappe. Chacun est sur son rythme nous sommes 70 au départ, il est normal que nous nous croisions, puis que nous nous retrouvions seul.

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Le point de contrôle PC numéro 1

Cette première pause est salvatrice, nous sommes chez une personne bénévole qui tient ce PC. Nous pouvons ainsi recharger en eau et j’obtiens le précieux coup de tampon, je change de place le support de bidon également. Je prends mon temps. Quelques participants arrivent à ma suite, une participante arrive également.

Les sensations ne sont pas formidables jusqu’à présent. Ce départ un peu chaotique, cette voie verte qui est pour le moment très roulante. Il ne faut pas oublier que le dénivelé compte autant que les kilomètres, et chaque kilomètre parcouru sur du chemin plat est un kilomètre qui sera à parcourir plus tard avec de la pente !

Mais pour le moment il s’agit de ne pas camper trois heures au premier point de contrôle, il en reste 11, le chemin va être long. D’ailleurs le prochain point de contrôle est juste avant Morlaix, et d’ici là il y a plus de 200 kilomètres à parcourir, je ne l’atteindrai sûrement que demain.

Je repars seul, j’ai envie de rouler seul pour pouvoir être à mon rythme, il faut se mettre en danseuse pour atteindre le haut de cette côte après le PC, mais ensuite nous trouvons une petit route bien agréable puis c’est direction un superbe chemin, dans le jargon du cycliste c’est un single.

Un single est un petit chemin, où un seul vélo peut rouler de front. Si l’on est amené à croiser un piéton ou un cycliste en sens inverse il est souvent nécessaire de poser le pied dans les orties. C’est très souvent un chemin en sous-bois qui peut s’avérer plus ou moins technique. Il peut y avoir des portions roulantes, mais également des racines, parfois perpendiculaires au chemin parfois parallèles, ce qui peut s’avérer piégeux. La roue vient alors glisser le long de la racine nous entraînant au choix dans une rivière, un arbre, des orties, un fossé, des cailloux, un ravin la liste est non exhaustive.

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Ce à quoi peut ressembler un single

Bref ce premier passage un peu technique fait plaisir, nous longeons une retenue d’eau dont le Frémur est à la source, je croise d’ailleurs deux randonneuses qui vont dans le même sens que moi, je roulerai dans les orties pour les dépasser non sans avoir donné un petit coup de sonnette pour prévenir de mon arrivée.

Nous retrouvons de la route et nous passons dans le premier village digne de ce nom, PLOUBALAY. De très nombreux cyclistes s’y sont arrêtés pour se ravitailler. Je crois bien que tous les cyclistes s’y sont d’ailleurs arrêtés. C’est le genre de truc qui sent le piège. En groupe on s’arrête, on mange un morceau, on discute, on s’éternise et on repart les jambes lourdes. J’ai pris ma pause au point de contrôle, j’ai fini de manger le kouign Amann et pris des fruits secs, je suis parti pour au moins 60 kilomètres.

Je fais un aparté pour dire que sur l’ensemble du tracé nous avons pu passer dans des villages, de ce point de vue on voit qu’un travail important a été fait pour nous éviter des détours pour aller se ravitailler tout était sur la trace, même les toilettes sèches posées dans le pré comme nous le verrons plus tard !

Je me lance donc dans l’inconnu, après Ploubalay, je suis suivi par un ou deux participants, qui se sont sûrement fait la même réflexion que moi à propos du piège du premier ravitaillement. Je roule quelques hectomètres avec un certain Rémi dit Quinquin.

Nous sommes de nouveau sur un single entre un champs et une rangée d’arbres, ça secoue, ça secoue beaucoup, et voila que ma sacoche de guidon sort de son étui et tombe … je me range sur le côté, quelques participants n’étaient pas très loin et me dépassent ; je ramasse la sacoche, la réinstalle, croise les lanières pour que cela ne se reproduise pas, je tue le suspense, ça ne se reproduira pas !

Nous approchons doucement du kilomètre 145, au briefing nous avons été prévu il y a un chemin qui a été défoncé par des chevaux, nous sommes invités à le contourner en prenant la route. Ça c’est le plan théorique avec tout plein de lucidité, en réalité, il y a le territoire. Nous sommes juste après Pleven. D’ailleurs, je croise le parcours d’une course cycliste mais ça passe en douceur. J’arrive comme prévu sur un chemin qui me semble correspondre à la définition, du coup après avoir fait quelques dizaines de mètre pour vérifier que celui-ci ne s’améliore pas, je reviens sur mes pas, je vois un participant qui a anticipé mon retour et qui file tout droit, puis un autre petit groupe qui fait de même, de retour sur le chemin je les suis en les distinguant vaguement ils ont déjà un peu d’avance je roule, le chemin se détériore, l’objectif est de retomber sur la trace le plus rapidement possible. Mais nous entrons en forêt, et vu la densité de la forêt, couper à travers n’est pas envisageable. Il s’agit donc de rester sur les plus grands axes. Je finis par rattraper Stéphane, identifiable avec ses deux sacoches de fourche. Nous sommes à un embranchement, la trace est au bout du chemin à notre gauche, mais le chemin est sacrément défoncé. Nous décidons de faire comme le groupe précédent, continuer tout droit, sur la gauche du chemin en passant en sous-bois, il serait presque possible de rouler. Nous parcourons ces 500 mètres environs tantôt en poussant le vélo tantôt en pédalant.

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un chemin, si l’on peut dire

Puis nous retrouvons une route. Je propose de la prendre, nous nous rallongeons de 2 kilomètres mais nous contournons plus ou moins les pistes qui s’annoncent tortueuses, Stéphane me suit. Nous retrouvons la trace mais quelques mètres plus loin elle retrouve de nouveau un chemin qui apparaît comme n’étant ni Gravel ni VTT mais plutôt cavalier, j’indique à Stéphane que je fais le choix de contourner par la route. Je n’ai pas envie de rester bloqué ici à savoir s’il vaut mieux faire tel choix plutôt que tel autre. De plus la route n’est pas trop empruntée et nous bénéficions de magnifiques passages en forêt, les arbres avec la lumière sont très beaux.

Nous sommes de nouveau sur la trace et nous filons vers Lamballe, c’est un lieu de ravitaillement qui apparaît à pic après ce passage tortueux en forêt. Nous tombons sur une supérette. Pause salvatrice, j’achète plaquette de chocolat, une conserve de lentille, un Orangina, une pomme, une banane, une clémentine, un paquet de gâteau. Nous sommes un petit groupe de 5 si mes souvenirs sont bons, Clément un participant que l’on retrouvera par la suite, est présent dans ce groupe. Nous discutons des kilomètres précédents, de son côté il n’a pas de fond de carte sur son GPS, c’est-à-dire qu’il ne voit que le tracé et sa position sur un fond blanc. Il a suivi la trace précisément, car il n’est pas évident du coup de savoir s’il vaut mieux prendre la route de droite ou de gauche pour retrouver le chemin sur un fond blanc !

Le soleil chauffe, il est aux alentours de 16h, nous roulons depuis un peu plus de 8 heures et j’ai parcouru 166 km.

Saint-Brieuc n’est plus très loin, et c’était dans les objectifs de la journée, pédaler, avancer vers un objectif concret, atteignable. Je roule avec Clément et Stéphane, Stéphane décroche avant que nous fassions notre entrée dans la baie de Saint-Brieuc. Je retrouve pour la première fois le GR34 que j’ai emprunté à pied, je fais part de cette aventure à Clément. Je fais une photo devant le panneau de Saint-Brieuc, j’ai perdu Clément. Je me souviens y être passé à pied, c’était il y a 2 ans à quelques jours près. Vous trouverez le récit de mont tour de Bretagne sur ce blog.

J’arrive à St Brieuc

Puis c’est une lente remontée vers Paimpol, des montées des descentes, je fais une pause km 213, en haut d’une côte, la vue est dégagée, le soleil brille, j’ai espoir que des participants me rattrapent pour rouler avec du monde. J’en profite pour regarder le portable, j’ai des messages de soutien, ça fait super plaisir, je découvre un engouement du cercle familial et amical !

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faire une pause en haut d’une colline.

Stéphane arrive, je repars avec lui, nous faisons un peu de route ensemble, échangeons sur la façon dont nous comptons gérer notre nuit. Précédemment je l’avais reconnu, car il travaille au magasin TREK de Vannes et il y a eu un concours de lancé pour gagner des lots. Pour jouer il fallait deviner le temps que mettrait Stéphane pour réaliser l’épreuve.Le gagnant étant celui le plus proche du temps réalisé.

Je ne sais plus pour quoi, mais nous finissons par nous séparer. Je poursuis ma route, je vais avoir besoin d’eau pour la soirée et pour demain matin. Juste après Bréhec, j’entends des personnes dans un jardin, je vois 4 personnes autour d’une table. Je continue quelques mètres, puis je décide de faire demi-tour et d’aller demander de l’eau. C’est LE bon choix de la journée !

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un apéro improvisé avec des inconnus accueillants

4 personnes sont installées autour d’une table de salon de jardin, ça semble être deux couples de trentenaire. Je demande s’ils peuvent me remplir mes bidons d’eau, l’un deux me propose une bière, j’hésite, puis j’accepte. En voyant mon maillot l’un deux s’exclame « et en plus il vient de l’UTC ». Et bien c’est une première, la première fois que quelqu’un en me voyant à vélo avec mon maillot me dit ça. En effet je n’ai qu’un seul maillot de vélo et il est aux couleurs de l’UTC, quand j’étais membre de l’association vel’UTC, association qui proposait des sorties à vélo en forêt de Compiègne. l’UTC c’est l’Université de Technologie de Compiègne, j’y ai fait une partie de mes études. La forêt de Compiègne, je l’ai pratiquée en long en large et en travers, l’allée des beaux monts je l’ai montée et descendue, c’est grâce à ces kilomètres de forêt que j’en suis un peu là aujourd’hui.

Mais j’en reviens à mon propos, c’est l’heure de l’apéro sur la Gravel Tro Breizh ! J’explique ce que je fais là, le pourquoi du comment. Des questions fusent, mais pourquoi mais comment…

… La pizza a brulé … Ils hésitent à cuire des pâtes, ils me demande mon avis je réponds favorablement au plat de pâte aglio e olio (à l’ail et l’huile d’olive) il y a un Italien dans le groupe.

Les plaisanteries vont bon train, je me sens bien pendant ce moment. Je me permets d’aller me laver les mains. On me demande où je compte dormir, je réponds que je verrais bien quand le moment sera venu. Intérieurement je me dis que je leur aurais bien poser la question, à savoir si je pouvais dormir ici, qu’ils auraient sûrement un coin au chaud, mais j’aimerais rouler encore, faire quelques kilomètres supplémentaires. Après avoir mangé chaud, je pourrais encore parcourir quelques dizaines de kilomètres. Je reste un peu moins d’une heure trente sur place. Je repars heureux, le ventre plein, content d’avoir partagé un moment avec des inconnus, la nuit est tombée, la fraîcheur également.

Je parcours quelques kilomètres et je tombe sur Fred qui m’interpelle je n’avais pas aperçu le van garé sur le côté. Je lui relate ma soirée et ma journée, j’ai droit à un facebook live. Je plaisante en le voyant en lui demandant s’il s’agit d’un contrôle surprise pour vérifier que j’ai bien l’éclairage et le gilet ! Heureusement pour moi c’est le cas ! J’ai une patate d’enfer, avant de repartir je me suis couvert car la pause a été relativement longue et le corps s’est un peu refroidi. Je repars en direction de Lezardrieux.

Juste avant la traversé du Trieux je passe sous un tunnel je fais une pause pour profiter des magnifiques lumières qui se profilent sur l’horizon. Le ciel est clair, j’observe les étoiles. Il y a du bruit autour de moi, des personnes sont dans un camion aménagé, puis une voiture arrive dans le tunnel, on se croirait sur un lieu de rencontre … Bref rien d’anormal, je reprends le guidon et traverse Lézardrieux, au nord le sillon de Talbert, phénomène incroyable un sillon de terre qui s’enfonce dans la mer, nous ne le verrons pas, mais c’est un souvenir impérissable de mon tour de Bretagne. Sillon de Talbert.

Direction Tréguier et la traversé du Jaudy, la fatigue est présente, je décide de me mettre en quête d’un lieu de bivouac, je roule sur de la petite route fort agréable à la lumière fixée sur le guidon du vélo, je caresse le voile de la liberté, la nuit à vélo est si proche de ce contact brutal, unique, essentiel, à l’univers.

Dans un premier temps, je trouve un petit chemin herbeux, mais trop creusé par les roues d’un tracteur, je poursuis, et finalement c’est ici 48°48’16.2″N 3°17’55.8″W que je me pose. Je passe un petit pré avec une ruine, je franchis un talus et découvre un pré avec une herbe coupée court ; je pose le vélo contre le talus, sort la lampe frontale, j’enlève le cuissard, le maillot, enfile le collant, le t-shirt manche longue et la polaire, mets les chaussettes sèches, sort le matelas, gonfle le matelas, sort le sac de couchage, je mets le GPS, les papiers et argent dans le sac de couchage, je me brosse les dents, bois de l’eau, et j’entre dans ma maison éphémère. Il y fait bon ; le lit est confortable, la couverture scintille de milliard d’étoiles que mon pauvre œil humain distingue avec peine. Morphée me prend dans ses bras, je n’ai pas oublié de glisser le téléphone portable dans le sac avec une alarme qui sonnera sans trébucher à 4h50. Non finalement 5h ça sera très bien !

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Le bivouac du premier soir éclairé à la frontale

Nuit de 5 heures. Le départ a été donné il y a 16h01 minutes au moment où je coupe le GPS. De ce que je sais sur le reste de la course, c’est les infos que j’ai pu avoir par Fred : il y a environ une quinzaine de personnes autour de moi, mais au moment où je le quittais, beaucoup était déjà en train de bivouaquer, j’en ai sûrement redoublé quelques-uns. Une grosse partie de la troupe de cette première édition a fait le break aux alentours de Saint-Brieuc. Pour être dans les délais c’était l’endroit idéal. Il est minuit et vingt minutes à l’extinction de mes feux.
Je dors, un sommeil que tout sportif aime, la satisfaction d’une bonne journée de vélo, une fatigue réel, une bonne fatigue, une fatigue physique mais pas psychologique, le corps récupère plus vite à mon avis d’une fatigue physique. Une fatigue psychologique est beaucoup plus lourde à gérer.
Alors, prêt pour la suite ?!
273 km au compteur. 2200 mètres de dénivelé positif le profil de l’étape ci-dessous :
le lien Strava https://www.strava.com/activities/1568625239

JOUR 2 : Vers le bout du monde

La douce mélodie du réveil sonne, la nuit m’enveloppe, le ciel est clair, l’air est sec et l’herbe est sèche. Il est temps de repartir. Pendant ce temps-là Paul, l’homme fort de cette Gravel Tro Breizh aura roulé toute la nuit avec une petit pause histoire de reposer le vélo !

Petit rituel : éteindre le réveil, regarder autour de soi, écouter autour de soi, ouvrir le sac de couchage en prenant son temps pour éviter que la fermeture éclair ne vienne se coincer et mettre de l’énergie à la débloquer. Commencer par se changer, ça caille mais faut passer par là. Profiter que je puisse mettre les affaires sur le matelas qui est encore au sol. Le pilote est en tenue. Il ne reste plus qu’à plier, compresser, vider l’air, rouler, ordonner, sans oublier de manger un ptit truc. Nous sommes 21H38 après le départ, il est donc 5h38 je pars pour la seconde journée, direction Lannion, puis le second point de contrôle qui me fera rapidement arriver à Morlaix.

Je me souviens de se lever de soleil sur la côte, car enfin la mer s’offre pleinement à moi. Je retrouve des portions du GR 34, mes piles de GPS faiblissent. Je m’arrête pour les changer. Je devrais être largement tranquille pour la journée. J’ai beaucoup moins mal aux fesses que prévu, il semblerait que le cuissard soit efficace sur la répétition, c’est une bonne nouvelle. Les jambes sont là, heureusement ! Et les muscles répondent présents. Je me sens bien, la seconde journée est importante, si la nuit a été difficile, ce qui n’a pas été mon cas, alors la journée sera longue. Mais nous devrions avoir de superbes paysages, l’objectif du jour est donc de passer Morlaix puis de rouler en direction de la presqu’île de Crozon et qui vivra verra et qui roulera saura !

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Un trait rouge et un trait blanc, c’est le GR34
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Profiter du lever de soleil
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Le cache cou me protège bien

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Petit déjeuner à Lannion

Je retrouve Lannion, je vais à la boulangerie et reste une demi-heure en terrasse, un thé chaud et des viennoiseries ça requinque, le soleil est présent quand je me remets en selle.Le drapeau breton m’aura suivi à vélo après l’avoir fait à pied !

La trace se dirige vers le Léguer que nous allons remonter non sans difficulté. Nous avons droit à un single qui poserait problème à des randonneurs peu aguerris à la marche, des passages où soulever le vélo et pousser le vélo s’avère quasi indispensable. Dans ces moments-là une seule chose prendre son temps, respirer, et avancer.

Tout finit par passer. Mon leitmotiv sur les longues distances, mais on y trouvera une signification dans nos vies de tous les jours.

J’atteins Saint Michel en Grève. Je suis sur la route côtière, j’en ai marché une partie à pied, à la poursuite du GR34 !

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à pied aussi je suis passé par là

La route s’élève, un peu plus tôt j’ai doublé deux cyclistes qui faisaient la pause, ces deux cyclistes me doublent, je décide d’accrocher leur roue.

Dans le jargon du cycliste, ça veut dire que je les suis de près pour rouler au train, c’est-à-dire que je n’ai qu’à regarder la roue arrière du vélo devant moi et de faire tourner les jambes. Je suis ainsi protégé du vent, et je n’ai pas à réfléchir à ma trajectoire. On gagne de précieux kilomètres/heure et de l’énergie.

Je les suis un moment, dans un pourcentage un peu plus important de la côte je ralentis un peu pour ne pas les dépasser (c’est parfois l’ego qui parle … ) puis à Poul Roudou en bas d’une descente la trace bifurque sur un petit chemin de terre, il ne reste plus qu’à profiter des orties.

Si vous vous interrogez sur le vent, ou la pluie sachez que si je n’en parle pas c’est que ces conditions météorologiques ne faisaient pas partie de l’équation ; pour le moment.

Le single monte et descend mais tout passe en étant sur le vélo. C’est plaisant. J’ai de nouveau besoin de manger quelque chose, en arrivant à Guimaëc je trouve une boulangerie, le pain aux raisins y est super bon, je prends un chausson au pomme également, je mange devant la boulangerie face à l’église. J’ai de quoi tenir, il me reste des provisions ! Déjà 60 kilomètres au compteur.

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Eglise de Guimaëc

Il est temps de faire un point sur le matériel, et de ce côté-là tout va pour le mieux, je dois avouer que la cassette 11-28 est ambitieuse, un pignon de 32 voire 34 me soulagerait un peu, ma pratique me fait plutôt pédaler en puissance, incapable de mouliner, peut-être qu’il faudra que j’apprenne. J’ai un petit souci de frein avant, je sens bien qu’il faudra que je change le jeu de plaquette, mais pour le moment ça fera l’affaire, je pense qu’une purge des freins sera nécessaire dans les mois à venir.

Prochain arrêt, le point de contrôle n°2, et encore une fois Fred est obligé de m’appeler pour que je m’arrête ! Un petit coup de tampon, un petit point parcours, un petit point participant. Clément et Rémi ont une demi-heure d’avance je pointe à 11h ils ont pointé à 10h35. Ça va me booster pour la suite surtout que je ne compte pas m’arrêter à Morlaix et qu’ensuite il y a une grande portion de voie verte super roulante. Une photo est prise, on m’y voit en forme. Je repars, j’entre dans Morlaix, retrouve le GR34, puis traverse le centre-ville, pédale le « petit » mur pour sortir de la ville.

Plutôt en bonne forme au passage du point de contrôle n°2
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entrée dans Morlaix

Puis en mode rouleur. La poursuite durera jusqu’à mon centième kilomètre de la journée, l’histoire en solitaire se termine ici car maintenant c’est en groupe de trois que nous roulerons, et sur une telle distance se rendre compte que nous avons à peu près le même rythme, chacun compensant ses points faibles avec ses points forts est formidable. Cette voie verte est une tueuse qui prend son temps, le plus long faux plat que je n’ai jamais roulé. C’est long, mais qu’est-ce que j’aime ça. Décidément grimper j’adore, que ça soit du 0,5 % ou du 20 % je me souviens d’une côte sur la gravel Malteni, un truc de bien, j’avais adoré.

Nous en profitons pour faire connaissance, j’indique que je viens de Lille, ils sont étonnés que l’on ne se soit pas encore rencontrés. J’indique que pour le moment je me suis fait discret. Je discute avec Clément nous traversons une route et poursuivrons sur la voie verte après avoir roulé une centaine de mètres on s’aperçoit que la trace bifurquait, Rémi qui était à l’arrière ne s’est pas trompé, l’expérience a parlé, ou d’ailleurs comment parler est distrayant au sens propre. Nous faisons demi-tour et prenons une route qui monte ; le soleil tape, j’ai besoin d’eau. Je fais une pause en pleine côte, je mets de la crème solaire, nous sommes en approche du troisième point de contrôle. Avant de recoller à Rémi et Clément je trouve une maison ouverte, je m’arrête pour demander de l’eau, le soleil est bien présent cet après-midi.

Depuis Morlaix nous n’avons pas traversé beaucoup de zone habitée, il n’y a donc pas beaucoup de commerce. Grosse côte avant d’arriver à Huelgoat. Mais la récompense est en haut, nous sortons par un petit chemin qui donne sur la place principale de Huelgoat.

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pause au panneau
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mes compagnons de route

Un bénévole pour valider le point de passage est là, ça fait plaisir comme toujours. Il est temps de faire une pause également. La boulangerie juste à côté de nous est ouverte, le bonheur ! Nous échangeons avec le bénévole qui nous tamponne le road book. Puis sortie de nulle part nous voyons un participant qui arrive, presque tout propre, le bonhomme comme le vélo, on est surpris. Bref nous mangeons, nous buvons, une pause d’une cinquantaine de minutes, j’ai parcouru 120 km. Direction le lac de Brenillis, ce passage est très joli, nous passons près du barrage, le chemin est étroit, nous nous dirigeons vers le 4ème point de contrôle. Pour ce 4ème PC il faut monter en haut du Menez Mikel et prendre un selfie devant la chapelle. Pas de commerçant pour avoir un justificatif !

Nous franchissons un chemin avec de grosse mare d’eau saumâtre, l’eau arrive jusqu’au boîtier de pédalier, le chemin est cassant avec de nombreux cailloux, c’est un joli chemin de Gravel, jusqu’à présent nous avons traversé de belles forêts avec de belles portions en sous-bois, mais depuis que nous avons passé le lac de Brenillis, le paysage change du tout au tout, la végétation est basse, le sol est rocailleux, de nombreux ajoncs, ces plantes piquantes qui font mal aux jambes autant qu’aux pneus.

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une piste qui succède à un chemin avec de grosses flaques de bouillasse

Je monte en force jusqu’en haut, la vue est superbe. J’ai été optimiste, j’ai emporté le dernier numéro du magazine 200, mais pour l’instant la route, -ou les chemins- est belle ou sont beaux !

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La chapelle en haut du Menez Mikel
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200 le Magazine profite de beaux chemins

Des touristes sont présents, nous sommes lundi. La descente du Menez Mikel serait très amusante en VTT, en gravel c’est technique, il faut bien visualiser le terrain pour prendre la meilleure trajectoire possible. Prochain objectif le pont de Térénez et l’entrée sur la presqu’île de Crozon.

Mais entre temps nous passons par Le Faou, de nouveau je retrouve une portion de GR34 que j’ai empreinté à pied. Nous choisissons de faire sûrement le dernier ravitaillement de la journée.

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Clément semble avoir un problème de selle, après inspection il découvre que l’empreinte de la vis de son collier de selle est morte, il ne peut pas la serrer suffisamment pour maintenir la selle sans que celle-ci ne bouge. Typiquement le problème qu’il est difficile d’anticiper. Il part à la recherche d’une vis qui pourrait coller, les vis de porte bidon sont trop courtes, les vis sur un vélo sont aux nombres d’une bonne dizaine, mais elles ont toutes leur importance. Finalement, il choisit une vis de sa potence de guidon. Il en reste 3, elle est un peu courte mais ça fonctionne. Rémi nous fait part quant à lui que le meilleur moyen c’est d’uniformiser les vis sur le vélo, pour les rendre quasi toutes interchangeables. Je ne manquerais pas de me souvenir de cette très bonne idée !

Nous approchons de la presqu’île de Crozon, au Faou j’ai parcouru 177 km depuis ce matin. Nous retrouverons un très beau parcours en forêt, avec un joli dénivelé. Je me souviens en particulier du dernier single juste avant d’atteindre le pont de Térénez.

Le pont est un magnifique ouvrage du génie civil.

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un magnifique point de vue avant d’arriver sur Crozon
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Pont de Térenez

Comme prévu la presqu’île est superbe, après le pont nous roulons sur départementale très fréquentée sur quelques centaines de mètres, mais c’est un passage obligé.

Le programme de fin de journée est de filer plein Est pour aller au centre de la presqu’île et ensuite descendre vers le cap de la Chèvre.

En quittant la route départementale 791 nous retrouvons un chemin forestier roulant, nous passons devant la chapelle du Foal Goat, j’y ai dormi, juste là !

Le chemin est agréable, c’est plutôt roulant. Nous nous dirigeons vers le sud, nous avons une superbe vue sur la plage de Kersiguénou ; nous apercevons le tas de pois en cours de chemin.

En passant devant un camping, nous en profitons pour faire le plein d’eau et je passe aux toilettes. Rémi part devant, Clément est derrière, quand je repars, ni l’un ni l’autre sont à portée de vue.

Ça nous est arrivé quelques fois, en effet chacun roule comme il en a envie, parfois à l’arrière parfois devant. Nous discutons aussi. Je parle du vélo MR4 de Rémi, de son travail, il est cartographe. Quelqu’un qui sait utiliser un GPS et pas seulement le suivre bêtement !

Nous arrivons à Saint-Hernot, devant nous un restaurant. Je m’étonne de ne pas y voir Rémi avec une bière, je me serais bien arrêté ici. Le jour prend le large, la pénombre nous enveloppe, nous poursuivons sur quelques centaines de mètres, nous retrouvons Rémi, qui nous demande si on a vu le restaurant … Et nous voilà en train de faire demi-tour pour aller boire et manger un truc chaud ! Nous sommes donc à l’Hermine, restaurant, bar, gîte d’étape, chambres d’hôtes, gîte de séjour, un peu tout ça à la fois. Nous posons les vélos, Rémi va s’enquérir d’une place, il met un peu de temps à revenir, il a réussi à négocier un plat du jour avec dessert, nous prenons chacun une bière, puis nous avons droit à une entrecôte frite salade. Et bien ça devait faire deux ans que je n’avais pas mangé de viande rouge. Mais je mange avec conscience en prenant mon temps, j’ai pris sauce au poivre. La nuit est tombée, mais les reflets du soleil sur les nuages au loin sont magiques. En dessert c’est une mousse au chocolat, la mousse tient au corps ! Nous allons payer, passons aux toilettes. L’échange avec la gérante sera sur les frais bancaires lorsque les clients payent en carte bleue. La banque prend 0.5% de commission. Elle préfère donner cet argent à son employé ! Nous sommes bien en terre bretonne, terre de bonnet rouge !

Il y aurait un incendie au cap de la Chèvre, nous l’apprenons quand on lui explique notre aventure cyclopédique. On plaisante, mais il nous faut notre selfie devant le panneau du Cap! Cette pause durera une heure et vingt minutes.

trois vélo au repos

Nous repartons, cette fois c’est l’obscurité qui nous encercle, nos halos de lumière sont nos seuls guides avec la lune peut-être !

En nous dirigeant vers le cap nous rencontrons en effet une dizaine de camions de pompier qui se dirige vers nous avec toutes les lumières allumées mais sirène éteinte, c’est carnaval toute cette lumière. Puis le panneau nous fait face. Le regret c’est de ne pas pouvoir profiter de la superbe vue, avec le cap Sizun en face de nous, la baie de Douarnenez … Mais j’ai les souvenirs de ma marche en tête et il y a quelques photos de cette journée sur ce blog.

Pas facile de faire un selfie de nuit avec un panneau de signalisation réfléchissant ! Nous finissons par nous en sortir !

Selfie Cap de la Chèvre, paysage magnifique mais pas vue !

Nous nous engageons sur un chemin tortueux, ça descend puis ça remonte pour retrouver un superbe chemin roulant, Clément est derrière moi, je pédale un peu fort sur ce beau chemin, le défi est de réussir à éviter les nids de poule qui sont nombreux. Je zig et je zag, Le relief n’est pas évident à cerner avec le simple éclairage à la lampe. Je me relève après avoir bien profité, Clément m’a collé aux basques ! Nous nous retournons, Rémi n’est plus là, nous décidons de poursuivre jusqu’à Morgat, c’est notre destination pour la nuit. En y arrivant Clément jette un œil au portable, Rémi a envoyé un SMS, sa sacoche de guidon lui a fait des misères, sur un nid de poule tout s’est éparpillé. Après avoir fait l’inventaire, il s’est aperçu que le câble de chargeur était absent, il s’est mis en quête et l’a retrouvé assez rapidement. Accident de parcours. En arrivant sur Morgat, un bar est ouvert, mais tout ça ne serait pas raisonnable, nous nous dirigeons vers ce qui semble être le port de Morgat. Nous trouvons des sanitaires et un bungalow avec terrasse abritée qui doit appartenir au club de voile.

Le rituel est le même, je découvre que Clément voyage vraiment léger mais dispose de peu de confort, pas de matelas, pas de brosse à dents, pas de change, il est le premier à dormir. Je m’endors rapidement après m’être installé. Le vent souffle. Rémi a mis son réveil pour 5h.

Bivouac Morgat

Nous avons parcouru 238 km, il est minuit vingt, 3500 mètres de dénivelé positif. Le parcours était plus exigeant qu’hier, moins de partie roulante, j’ai préféré cette partie. Mais il reste du chemin à parcourir.

le profil

Trace strava : https://www.strava.com/activities/1568631824

Jour 3 : quand le Gravel devient Tro Breizh

Le réveil sonne, c’est un peu plus dur ce matin, le même rituel, Rémi est prêt rapidement, il se met en selle et prend la route, Clément suit peu de temps après, il a traîné sous le duvet, mais son temps de préparation est très réduit. Je pars le dernier un bon 5 minutes après Rémi et quelques minutes après Clément. Il fait nuit, nous roulons sur la route côtière de Morgat puis nous nous enfonçons dans les terres, la route devient chemin, des passages avec de l’herbe. Parfois il me semble bien apercevoir des lumières devant moi, mais je ne sais plus si c’est mon esprit qui me joue des tours ou s’il s’agit de la réalité.

Au menu aujourd’hui, le sommet de la Bretagne, une descente vers la côte sud et le phare d’Eckmühl. Ça sera déjà pas mal ! Et pour le moment le soleil se lève doucement et je pédale tout seul. Après une heure de roulage et un peu plus de 18km de parcouru, j’ai besoin de manger, le départ a été un peu brutal, je suis parti un peu trop vite, et je me suis mis un peu trop la pression pour rattraper mes compagnons de route. Un peu trop de un peu cumulé. A un croisement, je marque une pause. J’en profite pour changer mes plaquettes de freins à l’avant. Je respire et souffle un peu. Le Menez Hom n’est plus très loin, ma pause dure près de vingt minutes mais elle me fait du bien.

Le temps est maussade. Je vais pouvoir roder mes plaquettes de freins dans la descente du Menez Hom ! Je me remets en selle, Yann dit Crespe nous avait indiqué lors du briefing que pour la montée du sommet breton il nous faisait partir du niveau de la mer, et c’est vraiment le bon plan surtout pour l’intérêt de la chose. Il ne s’agit que d’un sommet à 330 mètres d’altitude. Le temps est maussade, j’arrive à Pentrez, je longe la mer, rien ni personne à l’horizon, je suis au milieu d’un no man’s land. Je ne vois même pas le sommet du Menez Hom, la température est correcte. La trace bifurque sur la gauche, la mer est dans mon dos, ça monte, c’est parti. Pour le moment c’est une petite route.

Comme j’ai pu l’entendre en cours de route, les Bretons ne connaissent pas les routes en lacet, ils font les routes au plus direct ; on peut facilement se retrouver dans une côte bien pentue !

Pour le moment la route monte mais rien de sensationnel, il suffit d’être dans le rythme, au croisement d’une route celle-ci se transforme en chemin de terre, ça se corse un peu, puis la trace longe un champs, c’est épique, je vois les traces de roues des participants qui sont déjà passés, je constate que plusieurs fois la roue est allée dans l’ornière, je reste vigilant et je roule carrément dans le premier alignement de plantation ; virage à 90 degrés encore une centaine de mètre de petite galère puis nous entrons dans le jardin d’Eden, l’herbe est verte, coupée au millimètre, nous roulons sur un green de golf, bordé d’arbre. La transition est saisissante, la température se rafraîchit doucement. Lors de ma pause ce matin j’ai regardé les messages sur mon téléphone, Thibault, un ami avec qui j’ai fait une traversée de la France à bicyclette, m’a envoyé une vidéo, il est en train de pédaler lui aussi ; Il part de Paris pour se rendre dans le haut Jura, un peu plus de 400 km au programme qu’il compte faire en deux jours. Sa vidéo me fait sourire. Ma frangine est au taquet aussi. C’est toutes ces petites choses qui font avancer, le physique n’est pas grand-chose à côté du mental.

Les quelques kilomètres restants ne présentent pas de difficulté, mais la température va sérieusement baisser et la visibilité également, au fur et à mesure que je prends de l’altitude je suis absorbé par une brume de plus en plus épaisse. Le sommet me tend les bras, j’arrive près d’une grosse pierre je ne sais pas trop si c’est le sommet, j’hésite, dans le doute je prends quand même une photo, il ne faut pas s’arrêter longtemps au risque de sérieusement se refroidir, et quand je pense qu’un des participants s’est foutu à poil sur le Menez Hom !

Du brouillard en haut du Menez Hom, normal …
Selfie Menez Hom, j’ai froid !

Je continue et trouve une deuxième grosse pierre, c’est un repère. Bref, il est aux alentours de 8h30. Je fais une petite vidéo pour Thibault puis je me lance dans la descente. La descente du géant breton, ça ressemble fortement à certaine portion de la Baroudeuse. De la pierre, un single très cassant, des épines sur les côtés, encore une fois il faut se concentrer sur la bonne trajectoire et avaler les mètres, le frein avant ne sert pas à grand-chose. En l’utilisant le risque est d’être entraîné par une pierre, mieux vaut prendre un peu de vitesse. C’est une descente technique mais qui réchauffe, je croise deux randonneurs, ils se mettent sur le côté, je les remercie et poursuis ma route. Au fur et à mesure de la descente le paysage évolue, les arbres font de nouveau leur apparition. Je retrouve une route, puis j’arrive à la chapelle Sainte Marie du Menez Hom. Je vois des sanitaires, décide de m’y arrêter pour prendre de l’eau. Je repars rapidement, et j’entre dans Plomodiern.

Je file à la première boulangerie que je vois, j’achète un pain aux raisins et d’autres petites gourmandises. Je m’assois sur un mur en pierre. Je vois apparaître Clément et Rémi, ils ont fait un break juste avant moi. Je range mon repas et file les rejoindre. J’explique mon incapacité à les rejoindre ce matin il me faut un temps de mise en jambe plus important, nous discutons de la montée et de la descente du Menez Hom. Nous nous retrouvons à nouveau au niveau de la mer.

Les yeux pétillent devant toute la beauté qui s’offre à nous.

Au détour d’un virage, Clément se met à rouler, il a des fourmis dans les jambes il semblerait, il se fait doucement la malle, au sommet d’une côte nous l’apercevrons au loin, il nous a pris un petit kilomètre d’avance. C’est dur depuis quelques temps, j’ai besoin d’une pause, raconté comme ça, je donne l’impression de vouloir faire des pauses tout le temps, mais depuis le Menez Hom nous avons parcourus 40 km en arrivant à Douarnenez, nous trouvons un Netto avec Rémi, je lui propose de faire une pause ravitaillement, je reste un moment, Rémi reprend la route avant moi. Nous sommes étonnés de ne pas y avoir vu Clément car ensuite on ne va pas trouver grand-chose sur notre chemin avant Penmarch et le phare d’Eckmühl. Cette pause est salvatrice, je mange la conserve de lentille que je trimballe depuis hier, j’achète des bananes et des fruits secs. Je repars serein.

Je ne me souviens pas de tout sur cette partie, il me reste le souvenir d’avoir gravi des collines, puis de les avoir descendues par des petites pistes forestières parsemées de chemin de terre et de quelques routes de campagne. Nous avons traversé quelques fermes également. J’ai trouvé ça plutôt agréable comme parcours. Ce que j’ai beaucoup moins apprécié c’est le passage dans la dune, lorsque nous étions en approche de la côte sud du Finistère, ce fût éprouvant. La transmission du vélo apprécie moyennement également, mais en serrant les dents et en râlant un peu je m’en sors. J’aperçois le phare depuis un moment. Normalement au phare d’Eckmühl, qui correspond au point de passage il doit y avoir un bénévole. Je dois aussi voir Bérengère, une amie qui m’attend. Je sais qu’elle me suit assidûment, elle projetait de venir, mais pas évident de faire en sorte que le timing soit bon. Cependant j’ai l’excellente surprise de la voir, je vois également le MR4 et le Croix de fer, les vélos de Rémi et Clément.

Il y a une brasserie, je n’ai pas spécialement faim. Nous allons nous mettre au chaud dans le bar avec Bérengère ; Rémi et Clément ont commandé une méga assiette hamburger ; le bénévole nous prend en photo tous les trois pour valider le CP. Le temps est d’une telle tristitude, il se met à pleuvoir le crachin breton. Le k-way est de rigueur heureusement ça ne durera pas.

Bérengère m’avait également rejoint lors de mon tour de Bretagne à pied. Je suis très content de la voir, ça cultive une amitié. Nous restons plus d’une heure à discuter. On parle beaucoup du brevet, j’ai aussi besoin d’extérioriser ce que je vis. Nous échangeons sur nos situations personnelles actuelles également, un bel échange en somme ! Rémi et Clément sont partis, je pars moins de dix minutes après eux, après avoir fait une photo devant le phare avec Bérengère.

Je me sens très bien, je pédale d’un bon rythme, je passe à pont l’abbé, il y a un peu de monde qui se promène, des promeneurs râlent en me voyant passer un peu vite à vélo. Je franchis l’Odet en pédalant fort dans la côte du pont, le soleil est bien présent maintenant. Beaucoup de circulation sur cette route, ce n’est vraiment pas agréable, je suis en mode rouleur, le mode rouleur, c’est couché sur le vélo en ayant une fréquence de pédalage légèrement en force. J’avance ainsi à bonne allure et comme tout finit toujours par passer … Peu après avoir passé l’Odet j’arrive à un rond-point, j’y découvre Rémi et Clément assis au pied d’un arbre, le burger serait-il difficile à digérer ? Bref endroit tout pourri pour faire une pause avec autant de circulation mais parfois on ne choisit pas ! J’avance super bien et je me sens très bien sur cette partie du tracé, je traverse Fouesnant puis je retrouve quelques portions de GR34, et en fin Concarneau fait son apparition.

Sur le papier Concarneau est connue comme la ville close, la ville de marins ; sur le terrain, c’est des voitures dans tous les sens, c’est l’heure critique. Je mets le mode automatique et j’avance sans trop réfléchir, je retrouve un chemin beaucoup plus calme. Le ciel est de nouveau bleu, un besoin pressant se fait sentir et c’est pour une grosse commission. C’est devant une chapelle que je trouve mon bonheur. Dans un pré je vois ce qui pourrait tout à fait être des toilettes sèches, et tout y est : la sciure de bois et le papier toilette. Et bien ça fait un bien fou.

mais ça serait pas … ?
et si, au poil !
Après y être allé 🙂

La première journée je n’avais pas eu de besoin de ce genre, mais le deuxième et troisième jour c’est important de réussir à évacuer. Je me sens léger en repartant. D’ailleurs il m’a semblé entendre des vélos passer lorsque j’étais occupé.

Je me mets à nouveau en route. Je me dirige vers Pont Aven, la remontée de l’Aven se déroule en sous-bois c’est un superbe moment, puis je me débats avec une route grimpante. En redescendant en direction du Dourdu et au détour d’un petit chemin qui passe auprès d’une magnifique propriété je retrouve Clément et Rémi. Le passage suivant se fait en poussant le vélo. La route nous emmène ensuite tranquillement à Moelan sur Mer, juste avant d’y arriver je fais part à Clément de mon envie d’une bonne pizza, nous partageons cette envie tous les trois, mais j’ai dit ça dans le vent, juste comme une simple envie.  Mon odorat m’aurait envoyé un message subliminal ? Car face à l’église de Moélan, un restaurant propose des pizzas !

Clément plaisante en me disant qu’après les toilettes sèches de toute à l’heure j’ai une bonne étoile. Rémi, ça devient une habitude, part voir si c’est bien ouvert et s’il y a encore le service, c’est oui mais on nous demande de prendre à emporter ; c’est l’effet cycliste de deux jours pas lavé qui veut ça ! Finalement nous mangerons en terrasse, nous profiterons d’une sublime envolée d’oiseaux du clocher de l’église qui sert de pigeonnier.

Le clocher de Moëlan sur mer

J’ai roulé 220 kilomètres depuis ce matin. Un peu moins d’une heure de pause et nous repartons. Le ventre plein, prêt à affronter la nuit, ça serait pas mal de valider le prochain point de contrôle, le phare de Doélan. Nous avions failli hésiter à nous y rendre avant de manger, il ne se trouve qu’à 10 kilomètres. Nous y arrivons de nuit.

J’en profite pour mettre une cartouche dans la dernière côte juste avant le phare, en voyant Clément appuyer sur les pédales devant moi, Rémi me souffle un « allez vas-y ! » Les cuisses chauffent !

Pas évident de voir sur les photos que le phare est vert et que nous sommes bien du bon côté, de l’autre côté de la rive le phare est rouge !

Selfie Phare (vert) Doélan

Les kilomètres qui suivent je ne m’en souviens pas, je me rappelle seulement de notre arrivée sur Guidel et nos interrogations sur notre lieu de bivouac puis la découverte des constructions avec les balcons, nous croisons un groupe de personnes un peu avant. En nous installant, un homme qui semble avoir un camion aménagé nous demande si nous avons besoin de quelque chose, nous lui répondons que tout va bien ! Normal quoi, on vient dormir sur un bout de ciment, c’est juste histoire que la mécanique fasse une pause.

Seul j’aurai trouvé un endroit plus adéquat pour passer une bonne nuit de sommeil. Il est minuit trente passé à l’extinction des feux. J’entends Clément dormir alors que j’entre à peine dans mon duvet.

253 km aujourd’hui, il en reste 300 tout pile !

le profil

la trace Strava https://www.strava.com/activities/1568640156

Jour 4 une fin de nuit puis une journée puis une nuit puis un début de journée

Tiens, j’entends du bruit autour de moi, Rémi est debout, le réveil ne s’est pas chargé de me réveiller. Je vais encore partir dernier. Peu importe, je suis mieux organisé, mais je n’ai plus grand-chose à manger.

Nous longeons la côte en prenant les dunes, je retrouve Clément assez vite, nous rencontrons un gros chien qui aboie fort mais qui ne nous fait pas peur ! Le chemin est sablonneux et tortueux. De retour sur une route nous recollons à Rémi, le jour se lève, nous approchons du point de contrôle suivant le café pécheur à Lomeneur le temps du selfie, il n’est pas encore 7h, tout est fermé mais tout est prêt à se réveiller.

Dur dur ce matin … Selfie Café pécheur

Une bonne surprise nous attend à Ploemeur, sur la place de l’église nous trouvons un café et sur les barrières nous voyons deux vélos avec bagage, ça ressemble à des participants de la Gravel Tro Breizh. À l’intérieur nous trouvons Philippe avec le VTT rigide et Luc avec le gravel de la marque Niner. C’est improbable de rattraper des participants après autant de kilomètre, nous sommes partis il y a trois jours, nous avons déjà parcourus plus de 600 kilomètres sur des chemins où il nous a fallu parfois pousser et porter le vélo, et pourtant nous voilà un groupe de 5. Chacun prend une boisson chaude, je fais un saut à la boulangerie qui est de l’autre côté de la place de l’église. Chacun partage ses expériences.

Nous repartons et formons un joli groupe.

La mer nous ne reverrons plus, nous remontons dans les terres, direction Plouay, direction le centre de la Bretagne

Le tracé est agréable, nous avons été prévenus au briefing, un panneau à l’entrée du village rien à la sortie, faut pas rater le selfie.  Nous profitons de trouver un casino à Plouay pour nous ravitailler.

Selfie Plouay

Une grosse côte sur du chemin avec quelques cailloux, je grimpe je n’oublie de mettre le pignon de 28 … arrive en haut et prends mes compagnons d’effort en photo.

Une côte, un truc qui fait pas de lacet, en bretagne, tu vas tout droit ou tu ne vas pas

Des beaux singles, nous roulons intelligemment, chacun selon son envie roule devant parfois se retrouve derrière après avoir fait une pause pipi, ou après avoir fait une erreur de parcours, on se souvient que la trace était 10 mètres au-dessus et que nous avons coupé à travers bois. Je me souviens d’avoir été devant et d’avoir grimpé à droite alors qu’il fallait prendre le chemin plat tout droit ! Le groupe roule de manière constante, il suffit de rouler un peu plus fort pour recoller. Nous discutons, nous pédalons, parfois le chemin ne se prête ni à l’un ni à l’autre ! C’est vraiment incroyable de réussir à rouler ensemble en étant chacun à son rythme. Chacun fait forcément des ajustements en compensant avec ses points forts. Ça semble être pour Philippe le moins évident mais tout le monde semble prendre du plaisir. Les pauses interviennent aux bons moments. Nous noterons le passage sur le pont qui enjambe le Blavet. La pause suivante a lieu dans un endroit bucolique kilomètres 87 de ma journée, près d’une petite étendue d’eau. Nous profitons d’un lac et des bancs qui sont présents pour manger, boire, je m’allonge 5 minutes et respire profondément ; les discutions sont agréables. En repartant nous attaquons une côte violente que nous montons tous à côté du vélo.

Le jardin d’Eden

Et le ravitaillement à Trédion, dans la supérette fermée entre 12h et 16h, nous y sommes pour 16h 20 ! Clément est déçu de ne pas trouver d’Oréo ! Nous profitons du soleil qui chauffe doucement nos corps. La pause est longue, le gérant nous donne un carton pour mettre nos déchets, délicate attention. Nous mangeons, nous buvons. Une belle respiration dans cette journée.

J’ai un fou rire en cours de route quand Clément tente désespérément de manger ses Oréo en roulant, mais la moitié d’entre eux tombent à terre, le terrain est légèrement cabossé j’en ai du mal à pédaler.

tout le monde est là ?

Nous rencontrons des supporters lorsque nous longeons un cours d’eau. A une barrière un couple nous encourage, nous passons comme des flèches en les remerciant. Nous rigolons un peu ensuite en se faisant la réflexion que ça fait peut être vingt minutes qu’il nous attendait et qu’en dix secondes nous étions passés sans nous arrêter ! La prochaine fois venez avec à boire et à manger, nous serions sûrement plus disposés à nous arrêter et à échanger quelques mots !

 

Pause Ravito

Sur l’ensemble de cette partie, les chemins sont plutôt roulants, nous avons de belles portions en forêt également avec des singles ludiques. Je me souviens de cette longue ligne droite de près de 4 kilomètres sur du chemin de terre avec une grosse marre qui pourra se traverser sans crainte.

devant c’est tout droit
Derrière aussi

Le prochain point de contrôle c’est Malestroit et ensuite il restera 120 kilomètres jusqu’à Rennes avec la traversée de la forêt de Brocéliande.

Nous traversons des forêts, des bois, des champs.

Sur le vélo, nous parlons cul aussi, mais de celui qui fait mal aux fesses après autant d’heures de selle.

Quelques kilomètres avant Malestroit nous sommes sur une belle route, d’après le GPS ça va être comme ça jusqu’à Malestroit, je double Rémi et lui demande si la route va monter de nouveau avant d’arriver en ville, il me répond que oui. Je me lance, je pédale, j’accélère, je kiffe la grimpette puis la descente, j’ai décroché le groupe. J’arrive à la biscuiterie Merlin tout sourire il est 18h55. Malheureusement la biscuiterie est fermée mais il y a quelques restaurants ouverts, l’endroit est animé ; je fais mon selfie je profite pour remettre de l’huile sur ma chaîne de vélo. Je remonte ma selle de vélo de quelques millimètres.

Le selfie devant la biscuiterie Merlin

Le reste du groupe arrive, chacun fait sa photo puis nous décidons d’aller en crêperie pour poursuivre cette belle journée d’efforts partagés. On approche du but, une fois installés en terrasse nous nous posons des questions sur la suite du programme. Que faire ? Rouler pour finir, rouler pour trouver un endroit où dormir quelques heures, trouver un endroit ici même. Les échanges vont bon train. Je prends deux galettes. Je bois de l’eau.

la crêperie à Malestroit – de gauche à droite Clément, Rémi, Luc, Philippe et moi !

L’effort partagé sur un événement comme celui-ci nous permet d’échanger facilement entre nous. Nous prenons notre temps, regardons facebook et l’avancée des autres participants. Trois personnes sont devant nous et une est déjà arrivée. Derrière nous un « trou » d’une cinquantaine de kilomètre.

Finalement le groupe est divisé, Luc et Philippe sont plutôt pour refaire une coupure dortoir dans la nuit, Clément, Rémi et moi, sommes plutôt d’avis de continuer. Nous repartons non sans avoir repris de l’eau et être passé au toilette. En sortant j’explique à une serveuse pourquoi nous sommes là. Elle note sur son livret le nom de l’épreuve. Il est 21 heures quand nous décollons nos fesses des chaises de la crêperie. Dans l’immédiat nous allons avoir une trentaine de kilomètre de voie verte très roulante, c’est la partie la plus simple car ensuite nous traverserons la forêt de Brocéliande et nous roulerons en devers sur une dizaine de kilomètre. Mais à l’instant présent je me sens bien tant physiquement que mentalement. Il se passe deux choses au moment de repartir :

1- Je repense aux paroles de Rémi dites un peu plus tôt dans la journée, l’objectif serait de mettre moins de 4 jours à boucler l’épreuve, cela semble jouable à présent.

2- La voie verte est la partie facile, il fait encore jour, autant en profiter pour rouler un peu fort pour nous éviter de perdre du temps.

Je fais part de ma réflexion à Clément. Nous sommes toujours tous les 5, il me dit de rouler, il verra bien s’il suit, mais je pars, et je pars seul. C’est super roulant, très agréable en cette fin de journée. Je passe à Ploërmel, le jour s’éteint, la nuit s’allume, je réduis l’allure, derrière moi j’aperçois deux lumières, je suis content, finalement je ne roulerai pas seul. Rémi et Clément me rejoignent. Luc et Philippe ont préféré rouler plus tranquillement pour passer une dernière nuit de sommeil sur le chemin de la Gravel Tro Breizh. Nous passons dans l’un des derniers villages avant de rejoindre Rennes. Nous profitons d’un abri en bois à Tréhorenteuc pour se poser la question une dernière fois de l’utilité d’une pause, je profite de ce moment pour changer les piles de ma lampe frontale, je revis. Les piles étaient très faibles. l’éclairage de Clément est très puissant, il peut recharger grâce à son moyeu dynamo. Mais avec les piles neuves, mon éclairage est suffisant, c’est avec cette même lampe frontale que j’ai fait la Baroudeuse.

La suite du récit n’est pas illustré de photo, c’est donc à chacun de faire fonctionner son imaginaire.

Nous faisons notre entrée en forêt de Brocéliande, le chemin est un petit enfer, de nuit avec la fatigue cumulée je ne suis pas du tout à mon aise, je traîne en dernière position, je ne me pose pas trop de questions et avance à mon rythme, je pose le pied par terre un nombre de fois incalculable. Nous nous extirpons enfin de la forêt, faudra que je revienne sur ces kilomètres qui ont sans doute été les plus éprouvants mentalement. La concentration, la fatigue des yeux, les bras, le rythme cassé par les troncs d’arbre qui obligent de porter le vélo. Nous pensons à ceux qui sont chargés et qui vont devoir dépenser de l’énergie à soulever le vélo. En revanche pas de bruit de tir de fusil. En effet de l’autre côté du talus, la base militaire d’entraînement de l’armée française. Inutile de vous dire que sans lumière il fait bien noir.

Nous trouvons un village, il est 1h30, quelques gouttes apparaissent nous faisons une pause, nous sommes fatigués, Rémi propose une pause pour dormir vingt minutes. Nous ne savons plus trop si l’on doit rouler ou faire un vrai break. J’ai envie de rouler, je m’assois et regarde le téléphone, quelques messages d’encouragement. Je repars avec mes deux compagnons. La pluie est présente, embêtante mais rien de méchant. Nous traversons le village puis tout à coup un bruit d’explosion devant moi !

Clément s’arrête, il vient d’exploser littéralement son pneu, je rigole, c’est nerveux, première fois que je vois ça, Rémi et Clément aussi. Il pleut toujours, Clément s’agace un peu. Lors de la French Divide à 150 kilomètres de l’arrivée il avait cassé son dérailleur arrière. Nous sommes tous les trois un peu dépités. L’objectif est de réparer. Pour réparer il faut une aiguille et du fil pour recoudre le pneu et croiser les doigts pour les derniers 60 kilomètres.

Nous laissons finalement Clément à son sort, en lui ayant dit que la meilleure solution était sans doute d’aller dormir à l’abri quelques heures pour pouvoir réparer ensuite et finir dans les meilleures conditions possibles, c’est ce qu’il fera et ce qui lui permettra de rallier l’arrivée. J’ai un sentiment désagréable, j’aurai voulu que l’on puisse finir ensemble, nous méritions de partager ces derniers moments.

Je roule donc avec Rémi, nous atteignons la zone VTT, nous pestons contre le traceur, c’est pas humain de nous faire faire passer sur de tels chemins. Le gravel c’est pas du VTT. C’est le long du cours d’eau nommé Le serein … si c’est une blague elle est douteuse; nous sommes au Nord de Tréffendel. La pluie nous suit puis nous fuit, une véritable histoire d’amour de je t’aime moi non plus.

Sur un single technique, je suis face à une descente de quelques mètres, en VTT je serais passé tranquillement, en arrière sur le vélo, en jaugeant tranquillement du frein avant. En gravel, avec la fatigue, j’hésite un instant à descendre du vélo, mais le passage à pied avec le vélo chargé me semble presque plus compliqué qu’en étant assis sur le vélo. Je me lance, et puis au bout de 50 centimètres, ne pouvant plus stopper sans chuter, je file tout droit, mon regard se perd au fond du ruisseau. J’ai bien vu que le ruisseau coule 80 centimètres plus bas que le point le plus bas du chemin. J’ai bien vu l’arbuste de l’autre coté du ruisseau, j’ai bien vu les pierres au fond du ruisseau, j’ai bien entendu le « CLANC » quand mon vélo s’est finalement retrouvé à l’arrêt les deux roues dans 20 cm d’eau, les deux pieds aussi, la tête dans les branches d’un arbre et le cœur qui bat un peu plus fort que d’habitude. Tout s’est passé très vite, en moins de 10 secondes. C’est le moment où j’ai réellement perdu totalement le contrôle sur 1000 km. Heureusement que je ne suis pas tombé, sur un caillou ou en haut de la pente, je me serais cassé les os. Rémi roule devant, en le rattrapant je lui raconte ma mésaventure, heureusement qu’il m’attendait plus ou moins au cas où ma chute aurait été plus grave.

En arrivant à Monterfil nous prenons un moment pour manger un bout, je commence à être à sec, quelques gouttes de pluie.

Rémi vient de se prendre un coup de jus : nous roulons sur des chemins de terre, typique du chemin où les vaches et autres animaux de ferme sont les rois. Mais sur ces chemins il y a parfois des fils pour guider les animaux d’un champs à un autre, ou de la ferme à un champs. Parfois les fils sont électrifiés. Rémi a bien vu le fil devant lui, il a bien freiné, pris le temps de descendre de vélo, de prendre le fils à pleines mains pour passer en dessous. Mais dans l’équation, il y avait du courant dans le fil. Je franchis ce fil en passant en dessous, en prenant soin de ne pas le toucher. Les risques de celui qui ouvre la marche.

Les derniers kilomètres avant de rejoindre la voie verte qui annonce les 25 derniers kilomètres s’avèrent être principalement de la route qui ne fera que monter et descendre. Il suffit de pédaler, d’avancer. Un sentiment de rater des visions d’une campagne tranquillement posée dans son quotidien, un lever de soleil sur ces terres est toujours un délice pour les yeux et pour l’esprit. La nuit est une mise en veille d’une dizaine d’heures, dix heures de repos pour la faune et la flore. Mais ici et maintenant pour nous, il fait nuit, simplement.

Le ciel se pare d’un voile orange au-dessus de Rennes, il indique également que nous approchons du but final. Nous savons tous les deux qu’il faut profiter de ces derniers instants, ils doivent garder une saveur particulière, ils peuvent être dur à gérer, c’est se dire que nous avons franchi tous les obstacles. Nous cultivons l’espoir de voir quelqu’un nous attendre à l’arrivée, nous ne trouverons personne. Le jour s’est levé lorsque nous pédalions sur la voie verte. Je repasse sur la route qui mène au camping, je me dis qu’il y a quelques jours je passais au même endroit, je suis fatigué, mais je pourrai continuer après une bonne pause.

Nous voila arrivés, la boucle est bouclée.

Photo finish à 6h28 après 1068 km parcouru en 94h28 minutes

300 kilomètres – 3300 mètres de dénivelé positif

Trace Strava : https://www.strava.com/activities/1568647913

Avant la conclusion de ce récit, j’ai envie de remercier ceux qui m’ont suivi, la famille, les amis, les collègues anciens et nouveaux 😉 et toutes les personnes qui ont suivi l’aventure en direct. Parce que j’ai découvert que ça donne envie de rouler quelques kilomètres supplémentaires que je n’aurai pas roulés sinon. Merci à Élise pour le départ, Julien pour l’arrivée et Bérengère pour l’entre deux ! A mon père et ma belle mère de m’avoir ramené et amené sur place.

Merci à la relectrice 😉

Merci à la frangine pour son soutien inaltérable.

Un grand merci à Frédéric pour l’organisation et le suivi de l’épreuve, les gapettes sont très belles, le kouign amann était très bon, le traker a bien fonctionné, et les bidons ont étanché ma soif ! Le buffet était au top, je regrette juste qu’il n’y ait pas eu des tables pour rendre le moment plus convivial.

J’adore la quatrième de couverture du livret de route !

un résumé de la trace : La variété du parcours est géniale mais mérite d’être rééquilibré. Mais cette première édition en appelle d’autres !

Pour conclure ce récit, une réflexion sur la manière de vivre la fin d’une épreuve. Le plus dur n’est pas de s’arrêter, c’est de savoir s’arrêter, de prendre la décision qu’au-delà l’événement il va falloir retrouver la vie, la vraie, celle qui permet de participer à de tels événements. De rendre ces aventures extraordinaires, alors que chacun d’entre nous souhaiterait certainement que ça soit seulement des voyages ordinaires … ça appel d’autres aventures …

Et pour encore plus de plaisir, vous pouvez lire le compte rendu de Rémi :https://gravelbikepacking.blog/

#GravelTroBreizh #bikepacking #aventure #liberté #gravel #ParticipantHeureux

10 commentaires sur “Un tour de Gravel Tro Breizh

  1. Quel récit ! Déjà je tiens à te féliciter d’avoir bouclé l’épreuve et en plus avec un temps qui fait rêver.
    J’aimerai m’engager l’an prochain et des récits comme le tien me booste encore plus et me donne envie de travailler encore plus dur pour être prêt quand le moment sera venu.
    Merci beaucoup d’avoir partagé tes souvenirs, tes ressentis et tes images de cette aventure. À l’année prochaine peut-être !

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  2. Super récit merci. Cela donne une autre vision de la course. Mais j’ai un gros doute sur un élément crucial de l’aventure : c’est pas un kouign amann qu’on a eu au départ si ? pour moi c’était un gâteau breton. Au plaisir de te croiser sur les routes du nord. Christophe

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  3. Je me suis régalée à te lire c’est fluide c’est super bien écrit j’ai l’impression d’avoir été là ! Au plaisir de te revoir, tout sourire, sur La Baroudeuse ou sur d’autres chemins ! Bises

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  4. Superbe cr.
    Je ne fais que du vtt modestement mais ce récit donne envie de tenter l aventure.
    Je vais commencer à regarder le niveau d entraînement, et le matériel nécessaire.

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    1. C’est faisable en VTT en choisissant des pneus roulants, pour l’entrainement c’est pas que physique, c’est aussi mental sur ce genre d’épreuve !

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  5. Très agréable lecture du dimanche matin ! Une belle aventure bien racontée. Le dépassement physique et mental de l’aventure donne envie !
    A bientôt mon cousin

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